La théorie polyvagale : à la découverte de notre système de sécurité intérieure
- 26 avr.
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La théorie polyvagale (TPV) a été développée par Stephen Porges dans les années 90, avant d’être progressivement mise en pratique dans les années 2010. C’est donc une approche relativement récente, mais qui a profondément transformé notre manière de comprendre nos réactions au stress et au lien social.
Se connecter pour se sentir en sécurité
Le postulat de base de la théorie polyvagale est simple et profond : l’être humain est conçu pour se connecter. Dès la naissance, notre quête essentielle est de ressentir de la sécurité :
Dans notre corps
Dans notre environnement
Dans nos relations aux autres
Cette recherche de sécurité guide nos comportements, souvent bien au-delà de ce que nous en avons conscience.
Le fonctionnement de notre cerveau
Pour comprendre la théorie polyvagale, il faut d’abord jeter un œil à l’organisation de notre cerveau, héritée de notre évolution :
Le cerveau reptilien (partie orangée) : Il gère nos réflexes et veille à notre survie immédiate. C’est la partie clé dans la théorie polyvagale.
Le cerveau limbique (partie verte) : Il est le centre de nos émotions, un peu comme la salle de commande dans le film Vice-Versa. Il contient notre mémoire émotionnelle.
Le néocortex (partie bleue) : C’est ici que naissent la réflexion, le langage, le raisonnement. Mais sous stress intense, cette partie peut littéralement se "déconnecter".

Les états du système nerveux autonome
La théorie polyvagale se concentre sur le système nerveux autonome (SNA), piloté par notre cerveau reptilien. Ce système régule notre fonctionnement physiologique et modifie notre état intérieur en fonction de notre perception de sécurité ou d’insécurité.
Lorsque notre cerveau détecte un danger, nous pouvons basculer dans différents états :
Le figement hypotonique (état dorsal) : Le corps se fige, nous nous faisons tout petits. On peut ressentir du retrait, de la tristesse, de la timidité.
Le combat (système sympathique actif) : Le corps se tend, prêt à se défendre. Cela s'exprime souvent par de la colère, de l'irritabilité, une sensation d'injustice.
La fuite (système sympathique fuyant) : Le corps s’active pour éviter une situation menaçante. Cela peut se traduire par de la procrastination, de l’évitement, de l’anxiété.
Le figement hypertonique (système sympathique rigide) : Le corps est tendu, figé dans un état de vigilance constante. Cette réaction se manifeste par une rigidité physique et une volonté de contrôler son environnement pour éviter toute menace perçue.
En revanche, lorsque nous nous sentons en sécurité, nous pouvons accéder à l’état ventral : nous sommes ouverts, connectés aux autres, créatifs, présents à nous-mêmes.
Cultiver la sécurité intérieure
La théorie polyvagale nous enseigne qu’une grande partie de nos insécurités actuelles ne sont plus liées à des dangers vitaux. Pourtant, notre système nerveux réagit parfois comme si notre survie était menacée.
C’est pourquoi apprendre à mobiliser son "ventral" est si précieux : en renforçant notre sensation de sécurité intérieure, nous pouvons mieux choisir nos réactions face aux situations du quotidien.
Comment mobiliser sa sécurité au quotidien ?
Pour renforcer et "muscler" son ventral, il est essentiel d'introduire régulièrement des ressources apaisantes et sécurisantes dans son quotidien. Voici quelques idées simples mais efficaces pour nourrir cet état de sécurité :
Lire un bon livre : S'évader dans une histoire permet de se déconnecter du stress et de se recentrer.
Observer le lever ou le coucher du soleil : Ce moment de calme vous invite à la contemplation et à la sérénité.
Se recentrer sur sa respiration : Prendre quelques instants pour respirer profondément aide à calmer le mental et à se reconnecter à soi.
Pratiquer une activité physique : Peu importe l’intensité. L'important est de bouger pour libérer des tensions et apaiser le corps.
Partager un moment privilégié avec une personne chère : Le lien social renforce la sensation de sécurité et de bien-être.
Marcher pieds nus dans l'herbe : Cette pratique simple favorise la connexion à la terre et stimule des sensations apaisantes et d'ancrage.
Prendre un bain : Un moment de détente pour relâcher les tensions et se ressourcer.
S’autoriser à prendre du temps pour soi : S'accorder un moment de pause pour recharger ses batteries.
L'idée est d'intégrer ces petits gestes dans votre quotidien pour nourrir un état de sécurité interne et vous permettre de mieux faire face aux défis de la vie.
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