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Neuroatypies : comprendre ces fonctionnements qui sortent des cases

  • 26 juil.
  • 6 min de lecture

✨ Pourquoi parler des neuroatypies ?

Le mot “neuroatypie” est de plus en plus utilisé… mais rarement compris dans toute sa profondeur. Pendant un mois, j’ai publié sur les réseaux sociaux une série de contenus pour explorer certains profils neuroatypiques souvent rencontrés en consultation. Aujourd’hui, je vous propose d’aller un peu plus loin à travers cet article, en y intégrant également les profils que je n’ai pas encore eu le temps de développer, comme l’autisme ou les troubles DYS.

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🧠 Que sont les neuroatypies ?

On parle de neuroatypie ou neurodivergence lorsque le fonctionnement cérébral d’une personne diffère de celui de la majorité dite "neurotypique". Il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement, mais bien d’un fonctionnement différent, avec ses forces, ses défis et ses besoins spécifiques.

Les neuroatypies peuvent être innées ou se révéler progressivement. Elles sont souvent invisibles, et pourtant très présentes dans le quotidien de celles et ceux qui en sont porteurs.


🔍 Quels sont les profils concernés ?

Parmi les profils les plus couramment associés aux neuroatypies, on retrouve :


▶️ Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI)

Un cerveau rapide, une pensée en arborescence, une grande curiosité intellectuelle… mais aussi une fatigue mentale, un risque d’ennui fréquent, un sentiment de décalage, une estime de soi parfois fragile.

🧠 Dans l’enfance, ce décalage est souvent encore plus visible : la pensée semble en avance, mais les émotions suivent leur propre rythme.Les zones du cerveau liées à la réflexion mûrissent plus vite que celles qui régulent les émotions. Cela crée parfois des situations déroutantes, où l’enfant peut s’exprimer avec une maturité impressionnante, mais réagir émotionnellement… comme un enfant de son âge.👉 Cela peut renforcer le sentiment d’être “trop”, “incompris” ou encore “pas à la hauteur de ce qu’on attend de lui”.

💡 Le HPI n’est pas une “intelligence supérieure” au sens classique, mais un mode de fonctionnement cognitif intense et complexe, souvent mal compris.


▶️ L’hypersensibilité

On parle ici d’un système sensoriel et émotionnel amplifié : émotions plus fortes (hyperémotivité), sens plus réactifs (hyperesthésie), intuition développée… mais aussi surcharge rapide, fatigue émotionnelle, difficulté à faire des choix, hyper-empathie.

🌱 Les personnes hypersensibles entendent souvent qu’elles sont “trop” : trop sensibles, trop à fleur de peau, trop intenses…À force, cela peut engendrer un profond sentiment de décalage, comme si elles étaient un peu à part, comme des extraterrestres dans un monde trop bruyant.

🔍 D’un point de vue biologique, cette sensibilité accrue aurait une fonction bien précise : les hypersensibles seraient des “détecteurs” naturels de déséquilibres, dans les groupes comme dans l’environnement. Leur système nerveux capterait plus vite ce qui cloche, ce qui menace, ce qui doit être régulé.👉 Un véritable mécanisme d’alerte au service du collectif… qui, sans régulation, peut s’avérer épuisant au quotidien.

🌀 Ce n’est pas une faiblesse : c’est un filtre plus fin sur le monde… parfois difficile à gérer dans un environnement bruyant, exigeant ou peu compréhensif. Vous pouvez regarder la vidéo que j'ai faite sur le sujet : en cliquant ici


▶️ Le TDAH (Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité)

Un cerveau qui ne tient pas en place – pas toujours physiquement, mais mentalement.Difficulté à maintenir l’attention, à organiser les tâches, à résister aux impulsions…Mais aussi : une grande créativité, une capacité à s’adapter dans l’urgence, une énergie débordante (quand elle est bien canalisée).

🎢 Le TDAH est souvent mal compris, car de nombreuses idées reçues circulent encore.On l’associe à une agitation permanente, à un enfant qui bouge trop ou à un adulte qui ne sait pas se poser. Mais la réalité est bien plus nuancée.

💡 Une personne avec un TDAH peut aussi vivre des phases d’hyperfocalisation, où elle reste absorbée pendant des heures…...tout en ayant, paradoxalement, de grandes difficultés à démarrer une tâche qui ne procure pas de satisfaction immédiate.

C’est ce qui provoque souvent une procrastination active : la personne repousse ce qu’elle doit faire en se lançant dans plein d’autres choses, parfois inutiles mais plus stimulantes sur le moment.Elle peut également commencer beaucoup de projets, avec enthousiasme, sans parvenir à les finaliser par manque de constance ou de régulation.

👉 Ce n’est donc pas un manque de volonté. C’est un trouble neurodéveloppemental reconnu, qui demande des ajustements concrets, de la compréhension, et parfois un accompagnement spécifique.

🎯 Ce n’est pas un caprice. C’est un fonctionnement cérébral différent, souvent exigeant… mais qui, bien accompagné, peut devenir une vraie force.


▶️ Les troubles "Dys"

On regroupe sous le terme de troubles “Dys” plusieurs troubles spécifiques des apprentissages, dont les plus connus sont :

  • Dyslexie : trouble de l’apprentissage de la lecture

  • Dysorthographie : difficultés dans l’acquisition et l’automatisation de l’orthographe

  • Dyscalculie : trouble du calcul et du traitement des nombres

  • Dyspraxie : trouble de la coordination gestuelle et/ou visuo-spatiale

  • Dysphasie : trouble sévère du développement du langage oral

Ces troubles peuvent exister de manière isolée ou combinée, ce qui complexifie parfois le diagnostic et l'accompagnement.

🧠 Les enfants (ou adultes) "Dys" ont une intelligence tout à fait préservée, mais leur cerveau traite certaines informations de manière différente. Résultat : l’apprentissage "classique", souvent linéaire et normé, devient un véritable parcours du combattant.

💡 Lire, écrire, parler, organiser ses gestes, comprendre des consignes complexes… toutes ces tâches peuvent demander deux à trois fois plus d’effort que pour un élève neurotypique.

📚 Ces enfants sont souvent qualifiés à tort de “paresseux”, “désorganisés” ou “mal motivés”, alors qu’ils développent des stratégies de compensation impressionnantes pour faire face à leurs difficultés.

🔁 Et même à l’âge adulte, ces troubles ne disparaissent pas. Ils peuvent impacter la gestion du quotidien, la mémoire de travail, l’estime de soi, et les interactions sociales ou professionnelles.

👉 D’où l’importance d’un repérage précoce, d’une reconnaissance adaptée, et d’aménagements pédagogiques ou professionnels respectueux des besoins spécifiques.


▶️ L’autisme (TSA)

L’autisme fait partie des troubles du spectre autistique (TSA). On parle de "spectre" car les formes d’autisme sont très variées, allant de profils très discrets à d’autres nécessitant un accompagnement important au quotidien.

Il concernerait environ 1 % de la population, bien plus qu’on ne l’imagine, et reste pourtant encore trop souvent mal compris.

🧠 L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui impacte :

  • les interactions sociales : difficultés à décoder les codes implicites, les non-dits, le second degré,

  • la communication : verbal ou non-verbal, parfois très littérale,

  • la flexibilité cognitive : besoin de routines, difficulté face au changement,

  • et souvent, la régulation sensorielle : hyper ou hyposensibilité aux sons, lumières, odeurs, textures….

🌀 Ces spécificités s’accompagnent parfois d’un fonctionnement logique très structuré, d’une pensée en détail, ou encore d’intérêts spécifiques très investis (ce qu’on appelle parfois "hyperfocus").

💬 Contrairement à certains clichés encore trop répandus, les personnes autistes peuvent être chaleureuses, avoir envie de lien social, mais leurs codes de communication sont simplement différents. C’est souvent l’environnement qui n’est pas adapté à leur manière d’interagir, et non l’inverse.

📌 Il est aussi fréquent de retrouver des profils mixtes : autisme et HPI, autisme et TDAH, autisme et hypersensibilité, etc. Cela crée une richesse de fonctionnement… mais peut aussi complexifier l’identification et la prise en charge.

👉 Reconnaître l’autisme, c’est sortir des stéréotypes, et surtout offrir des environnements plus souples, plus clairs, et plus inclusifs.


🌈 Des fonctionnements uniques, pas des cases à cocher

Les profils neuroatypiques ne sont pas des boîtes fermées : Beaucoup de personnes combinent plusieurs particularités. On peut être HPI et hypersensible. TDAH et autiste. Dys, hypersensible et HPI. Chaque profil est unique.

C’est pourquoi il est essentiel de sortir des étiquettes simplistes et de porter un regard plus nuancé, bienveillant et adapté.


💬 Pourquoi est-ce si important d’en parler ?

  • Parce que ces fonctionnements restent trop souvent invisibles.

  • Parce qu’ils sont parfois banalisés (“tout le monde est un peu comme ça, non ?”, "c'est les labos qui ont créé ces pathologies pour vendre leurs traitements", etc.).

  • Parce qu’ils peuvent entraîner épuisement, décalage, isolement, si rien n’est mis en place.

💡 Parler de neuroatypie, ce n’est pas enfermer. C’est ouvrir des portes vers plus de compréhension, d’adaptation, d’écoute.


🛠️ Et concrètement, comment avancer ?

✔️ En se connaissant mieux

✔️ En identifiant ses besoins spécifiques

✔️ En adaptant son environnement (rythme, espace, stimulation)

✔️ En trouvant un accompagnement qui respecte la complexité de chacun


💖 Pour conclure…

Ce mois a été l’occasion de mettre en lumière certains fonctionnements atypiques… et ce n’est qu’un début. J’espère continuer à proposer des contenus qui vous parlent, vous soutiennent, et vous aident à mieux comprendre ce que vous (ou vos proches) vivez.


👉 Si vous vous êtes reconnu dans l’un de ces profils, n’hésitez pas à explorer plus loin, à vous faire accompagner, à échanger.


Votre fonctionnement mérite d’être respecté, et soutenu.


Vous avez envie de partager votre expérience ou de poser une question ? Les commentaires ou messages privés sont les bienvenus.



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