🌿 Émotions : comprendre, ressentir, transformer

C’est quoi une émotion ?

Le mot émotion vient du latin ex-movere, qui signifie « mettre en mouvement vers l’extérieur ». Une émotion est une réponse immédiate à une situation, un événement ou un changement dans notre environnement. Elle mobilise à la fois le corps et l’esprit : c’est une réaction psycho-physiologique.

Le psychologue Paul Ekman identifie six émotions dites "de base", présentes chez tous les êtres humains, peu importe leur culture :

• la joie

• la peur

• la tristesse

• la colère

• la surprise

• le dégoût

Ces émotions apparaissent très tôt dans la vie et s’expriment de manière universelle, que l’on vive à Paris, Tokyo ou Dakar.

Les émotions

À quoi servent nos émotions ?

Souvent perçues comme encombrantes, voire dérangeantes, les émotions ont en réalité un rôle essentiel dans l’équilibre psychique. Elles :

• régulent notre état interne (homéostasie),

• et déclenchent une réponse adaptée face aux situations.

Par exemple : la peur peut nous sauver la vie en activant une réponse de fuite. La tristesse, elle, nous aide à traverser un deuil.

Le cycle d’une émotion

Une émotion suit généralement trois grandes phases :

1. La charge : le corps libère de l’adrénaline, le cœur s’emballe, l’énergie afflue.

2. La tension : l’organisme mobilise ses ressources pour agir (fuir, se protéger, réagir…).

3. La décharge : une fois le "danger" passé, le corps relâche la pression. Cela peut se traduire par des tremblements ou des larmes.

Ces mécanismes sont automatiques, naturels, et participent à notre survie. Les émotions ne sont pas nos ennemies, elles sont des signaux à écouter.

Une boussole intérieure

Chaque émotion remplit une fonction spécifique :

• La joie nous pousse à aller de l’avant, elle motive.

• La peur protège face au danger.

• La tristesse accompagne les pertes.

• La surprise nous prépare à l’inattendu.

• La colère nous signale une injustice.

• Le dégoût nous protège de ce qui pourrait être toxique, pour le corps ou l’esprit.

Les émotions sont-elles positives ou négatives ?

On parle souvent d’« émotions négatives » pour désigner celles qui sont désagréables à vivre. Pourtant, aucune émotion n’est mauvaise en soi. Ce qui compte, c’est comment on les écoute, les accueille, les exprime.

Une émotion désagréable apparaît quand un besoin profond n’est pas respecté. La nommer, c’est déjà commencer à l’apaiser. La refouler, en revanche, peut générer des tensions internes : anxiété, troubles du sommeil, douleurs, culpabilité, voire dépression.

Et chez l’enfant ?

Les enfants ressentent des émotions tout aussi puissamment que les adultes, mais n’ont pas encore les mots pour les exprimer. C’est pourquoi l’accompagnement émotionnel est si important.

L’adulte peut aider l’enfant à :

• mettre des mots sur ce qu’il vit : « Tu sembles en colère ? »

• reconnaître que son émotion est légitime : « Tu as le droit d’être triste. »

• accueillir sans juger ni minimiser : être un miroir bienveillant.

Un enfant dont les émotions sont reconnues développe une meilleure estime de soi et une plus grande confiance dans ses ressentis.

Quand les émotions sont ignorées…

Dire à un petit garçon « Un homme, ça ne pleure pas », ou à une petite fille « Ce n’est pas joli une fille en colère », c’est nier son ressenti. Cela crée des tensions émotionnelles et peut freiner le développement affectif et relationnel.

À long terme, cela peut même entraîner des difficultés à vivre certains événements, comme un deuil ou une séparation.

Alors, que faire ?

Face aux larmes, plutôt que de chercher à les faire taire, l’adulte peut offrir un espace sécurisant :

« Tu pleures… Qu’est-ce qui te rend triste ? » « Viens, je te prends dans mes bras. Je suis là. »

Les émotions, quand elles sont entendues, nommées et respectées, deviennent des alliées précieuses. Elles nous montrent le chemin de ce qui est important pour nous.

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