Rentrée sous haute pression
- 11 sept.
- 4 min de lecture
Le mois de septembre, c’est celui des « nouveaux départs ». L’année scolaire redémarre, les activités reprennent, et côté professionnel, c’est aussi la fin de la parenthèse estivale.
Sur le papier, c’est motivant : plein de projets, de nouvelles résolutions… Mais en réalité, la rentrée se transforme vite en surcharge physique et mentale.
Et si septembre n’était pas forcément fait pour accélérer… mais plutôt pour ralentir ?
Je sais, cela paraît contre-intuitif, et pourtant…
La pression de la rentrée

En septembre, c’est le branle-bas de combat ! Tout redémarre en même temps, et cette période devient rapidement un véritable marathon.
Notre société nous pousse à rester en permanence dans une énergie productive : tout doit redémarrer d’un coup, même si ce n’est pas toujours le bon moment.
Résultat : plannings saturés, avec sa propre rentrée à gérer mais aussi celle des enfants.
Il faut penser aux fournitures scolaires, tester et choisir les activités pour l’année… parfois au prix d’horaires improbables (oui, inscrire un enfant de maternelle à un cours de natation de 20h à 20h45 en pleine semaine, ça existe vraiment 🤯).
S’ajoute la pression sociale :
— “Alors, où êtes-vous partis en vacances ?”
— “Tu t’es inscrite au Pilates ? Moi je fais du Yoga ET 50 km de vélo par jour !” (bon, j’exagère à peine 😅).
Beaucoup ressentent aussi l’urgence de « rattraper le temps perdu », comme si les pauses de l’été n’étaient pas légitimes. Pourtant, sans repos régulier, impossible de tenir sur la durée. Cette course effrénée conduit vite au surmenage et efface les bénéfices de l’été. Fatigue dès septembre… épuisement assuré en juin.
Quand la rentrée rencontre les neuroatypies
Le défi de la rentrée est encore plus marqué pour les personnes neuroatypiques. Pourquoi ?
Parce que septembre, c’est :
de nouveaux repères à intégrer,
un flot d’informations denses,
des plannings bouleversés.
Ce trop-plein peut rapidement devenir une montagne :
Hypersensibles : besoin de contrôler l’environnement, surcharge sensorielle et émotionnelle, imprévus difficiles à gérer.
TDAH : difficulté à prioriser, tendance à vouloir tout faire… ou à procrastiner face à la montagne de tâches.
HPI : pensée rapide, impatience, exigence élevée envers soi et les autres, difficulté à marquer des pauses.
Traits autistiques : adaptation complexe à de nouveaux rythmes après un été plus souple.
Et parfois, plusieurs de ces profils se cumulent… cocktail explosif garanti.
Un autre regard : la Médecine Traditionnelle Chinoise et l’énergie de l’automne
Notre société nous pousse à rester dans une « énergie d’été » constante : produire, consommer, courir.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, l’été correspond à l’énergie de la joie et de la récolte… mais mal dirigée, elle peut basculer dans l’excès et mener au burn out.
Or, dès début août, nous entrons déjà dans l’énergie de l’automne. La nature nous le montre : jours plus courts, soirées plus fraîches, feuilles qui jaunissent. C’est parfaitement normal.
L’automne symbolise le ralentissement, le recentrage. La sève retourne vers les racines pour préparer l’hiver. Nous aussi, en tant que mammifères, avons besoin de respecter ce rythme. En septembre, ce n’est pas le moment du sprint, mais celui du tri, du retour vers soi et de la préparation intérieure.
Déculpabiliser et ralentir
En consultation, j’accompagne souvent les personnes à observer leurs injonctions : celles de la société, de la famille, des amis, des collègues… et à faire le tri.
Ralentir ne veut pas dire « ne rien faire », mais choisir ce qui est juste pour soi. Cela demande aussi de déculpabiliser : non, on n’a pas besoin d’être “parfaitement performant”. La plupart des objectifs qu’on nous fixe (ou qu’on s’impose) sont inatteignables !
Mieux vaut définir des objectifs réalistes et progressifs, et surtout… accepter de ne pas tout faire en même temps.
À mesure que la charge mentale augmente (parentalité, travail, organisation familiale), le risque d’épuisement croît. Le burn out n’est pas un effet de mode : c’est une réalité que je rencontre de plus en plus en consultation. Les personnes qui sont en épuisement ne sont pas des fainéants ! Au contraire ce sont des personnes souvent perfectionnistes qui ont du mal à s’arrêter et qui culpabilisent un moment quand ils doivent se mettre en arrêt pour se recharger.
La clé ? Insérer plus de pauses, même très courtes. Constantes, plutôt que parfaites.
Clés pratiques pour une rentrée plus douce
Comment évitez une rentrée sous haute pression ?
Anticiper les temps forts : inutile de tout concentrer en septembre, certaines choses peuvent largement attendre. Prenez le temps de lister toutes les tâches que vous devez réaliser et notez leur niveau de priorité. Dans l’idéal, créez-vous un planning en amont avec les dates importantes et les choses à faire au fur et à mesure. Tout en pensant à y mettre des moments de pause ;)
Déléguer : pensez à partager la charge familiale, même si ce n’est pas fait “exactement comme vous l’auriez fait”. Et oui, cela demande une certaine forme de lâcher prise qui n’est pas toujours facile.
Dire non : certaines choses sont modulables, cela passe parfois par apprendre à poser vos limites.
Intégrer des micro-pauses : 3 x 5 minutes de respiration, quelques minutes de marche ou l’écoute d’une musique complétement démodée mais qui vous fait du bien valent mieux qu’1h hebdomadaire faite en mode “speed”.
Et surtout, choisissez des ressources qui vous font réellement du bien. Même si c’est parfois tentant d’écouter les conseils de Pierre, Paul et Jacques. Autorisez-vous à tester et à écouter ce qui vous fait vibrer et non pas ce qui fait vibrer le voisin. Pour certains ce sera méditer, pour d’autres écouter du classique, tricoter, ou… regarder un épisode de série sans culpabiliser.
Conclusion
Septembre n’a pas besoin d’être une course. Respecter le rythme de l’automne, c’est se donner la chance d’avancer en constance, sans s’épuiser.
💬 Et vous, comment avez-vous envie de vivre votre rentrée cette année : en sprint… ou en balade d’automne ?



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